Y vas, y vas pas… l’hésitation pour ce dernier raid de l’année était forte, prix, type d’effort, format… Bon et puis comme tout les passionnés et encore plus les Raideurs, nous avons fait fi de tous ces détails bassement matériels pour assouvir notre passion et signer pour cette nouvelle aventure, l’Oman Aventure.
Un voyage particulièrement fatiguant nous permet de rejoindre (les derniers) les équipes au sultanat. Première rencontre avec une sympathique équipe Suisse visiblement sans grande expérience mais très motivée (la suite le prouvera). On retrouve également deux vieilles connaissances Danielle Séroc et Margot Hoarau de la Réunion, deux grandes traileuses de l’île.
Ca fait bientôt 20h00 qu’on voyage, mais pas le temps de faire la moindre pause (à part un petit tour au Supermarché pour compléter nos vivres de courses pour la semaine, non compris dans le forfait). Etonnant de voir qu’ici, on peut acheter les mêmes denrées que chez nous, voir même plus de barres céréales et chocolatées, l’obésité guette ????
Encore 100 bornes de bus pour arriver en fin de journée épuisés dans une superbe citadelle pour les vérifications du matos (sérieux) et enfin un bon repas et une bonne nuit. Briefing avant de se coucher et vérification des points GPS, quelques erreurs constatées sur le RaidBook qui valent quelques hésitations à l’organisation…
Nous devons affiner la stratégie car demain nous devons nous séprer, l’un devant parcourir environ 22 bornes en trail et l’autre 30 en VTT (sur la route). Le point de jonction se trouvant être à 1500m de dénivelé plus haut… On décide que le VTT serait pour Sandrine.
Première étape.
8h00, présentation aux officiels, visiblement les concurrents sont peu respectueux de la cérémonie et c’est un peu gênant. Enfin le départ, rapide évidemment, avec un François Faloci qui mène un train d’enfer devant et Noreddine qui lui colle aux basques. Longue piste puis entrée dans un somptueux canyon à sec pour une partie de saute rochers bien sympa. Je double quelques équipes et essaye de me régler avec le GPS (Gépéto pour les intimes).
Après 1h30 de course, on sort du canyon et là hésitation, la piste à gauche ou je continue ?? Les équipes que j’avais difficilement doublées sont déjà à mes trousses… Finalement la piste à gauche, çà monte très raide et on commence à marcher. Des concurrents rattrapent la piste, visiblement ils avaient fait fausse route… Je monte à un bon train et parviens à rattraper les équipes qui me devancent, je prend même un léger avantage dans la descente (à ce moment de la course, je suis premier !!! car les deux de devant se sont égarés). Une petite hésitation et je repasse troisième. J’arrive au point de jonction mais malheureusement, Sandrine n’est pas encore là, je crois que de son côté ce n’est pas de la tarte non plus!!! En attendant j’observe Karine Baillet, assise et désespérée, son coéquipier s’est perdu. Dix minutes plus tard, Sandrine arrive et nous repartons tous les deux pour nous quitter de nouveau un peu plus loin pour quelques kms. Ensuite nous sommes ensemble et l’allure est plutôt bonne, un hélico de l’armée nous survol avec une caméra. Puis nous arrivons à ce superbe village abandonné, nous croisons plusieurs photographes et le journaliste de l’épreuve qui nous donne des informations que nous avons le tord d’écouter, nous cherchons alors désespérément un chemin qui nous emmène au point GPS suivant.
Faute de mieux, nous prenons un chemin qui remonte mais plutôt à l’opposé du point GPS en pensant que nous ferons un changement de cap une fois en haut. Malheureusement, le terrain n’est pas propice à ce changement de cap et nous hésitons beaucoup entre Wadi (oued) et crête pour finalement décider, après une désescalade périlleuse, de suivre un Wadi qui semble arriver au point GPS suivant. Grosse galère avec des marches et une progression extrêmement lente (2km/h) qui nous feras perdre au moins 1h30 au final… Quand on récupère enfin le bon chemin, nous sommes avec les équipes de la fin de la course et en plus il faut qu’on répare un pneu (deuxième crevaison de la journée !!)… damné Wadi !!!
Une première étape en forme de galère ou nous avons appris à nous servir du GPS et éviter de se servir de la carte au 100000ème, illisible !!! 8h35, c’est vraiment pas cool…
Bivouac avec nos tente perso, repos, un peu trop car nous en oublions même le repas et devons nous contenter de quelques restes froids… nous le serons pour la prochaine fois ; ne pas oublier la ruée vers la bouffe de 19h00 !!!
Deuxième étape.
Couteau entre les dents, c’est parti pour la deuxième étape. Après quelques kilomètres, nous attaquons une partie de bitume et tout d’un coup, pfffff… nouvelle crevaison, vraiment pas de chance !!
Sandrine me propose de prendre de l’avance pendant que je répare, j’accepte, garde le RaidBook et elle le GPS, à priori peu de chance que l’on se rate à moins que… Après la réparation, j’arrive rapidement à un point que nous avons croisé la veille et là gros doute : il faut rejoindre le point GPS 6 de la veille mais je ne sais plus si c’est celui où je me trouve ou le précédent. J’opte pour la deuxième solution et m’engage sur la piste descendante, arrive au poins GPS que je crois être le 6 (qui est en fait le 5) et continue la descente en observant si je vois des concurrents au loin. Je m’arrête, relis 5 fois ce maudit RaidBook et conclu finalement à une erreur de ma part, je suis tout triste à l’idée de ne plus jamais revoir ma petite puce… Elle de son côté (un peu inquiète) voit défiler toutes les équipes et demande au « serre fil » si il n’a pas vu un crapaud sur un Prophet ??? Mais la réponse est toujours la même : pas vu. Finalement, après 1 heure de galère, je rejoints Sandrine et ce bonheur de nous retrouver après une si longue absence (là vous devez esquissez une petite larme) nous évite tout nom d’oiseaux, comme les pros je vous dis (cf François retrouvant Karine après son erreur de la veille). Et comme les pros, nous nous re-concentrons et commençons une rapide remontée (aller, pas si rapide que çà, ou plutôt pas si rapide que Wilsa…), finalement nous remontons pas mal d’équipes et abandonnons le VTT pour un trail majestueux qui nous permet de revenir sur quelques équipes un peu désorientées dès que le terrain devient technique…. Cette partie restera l’un de nos plus beau souvenir de la course, et puis doubler Gilles Lelièvre aussi vite c’est quand même pas tous les jours !!!
Un point GPS mal placé nous désoriente un peu sur la fin pour l’arrivée, mais finalement un peu moins que les premiers. L’organisation est en retard à l’arrivée et l’absence de nos tentes et vêtements permet de faire un peu plus connaissance avec les autres équipes.
Encore une étape un peu galère donc, mais c’est promis, demain on fait mieux…
Troisième étape. Après un superbe bivouac une bonne soirée autour du feu, le réveil avec la tente gelée et le VTT tout blanc (-5° cette nuit à 2200 m d’altitude!!!) n’est pas très riglo, surtout que le départ est prévu une heure après avoir laissé filer les 4x4 avec nos affaires chaudes… Heureusement, le petit feu nous permet de patienter à peu près au chaud. Nous observons même un spectacle de phoques en train de s'accoupler (private joke pour Margot)
On nous annonce une descente très difficile mais en fait il s’agit d’une piste plutôt roulante, certes pentue, mais de difficulté mineure. On se tire la bourre avec l’équipe Lafuma, les très sympathiques Anne Simon et Slim Merzougui. Nous avons du mal à les rattrapper avant qu’ils ne commettent une petite erreur d’orientation qui nous permet de les devancer de quelques secondes… Descente magnifique et très longue, paysage de montagne grandiose avec quelques îlots de verdures… puis un canyon puis un deuxième, très étroits avec des parois vertigineuses, l’Infernet puissance 10… L’eau est bonne et ce canyon restera un grand moment du raid.
Pour la première fois, nous finissons à peu près à notre place, c’est à dire en 11/12ème position.
Nous sommes un peu vert de voir que la plupart des équipes n’ont pris aucun matos obligatoire lors de la descente, voir même pas de sac du tout, alors que nous avons perdus de précieuses minutes à tout mettre dans des sacs étanches… Y aurait il deux vitesses sur le règlement ???
Quatrième étape.
Ne restera pas dans les mémoires, de longs Wadis un peu ennuyeux, sans grand intérêt. Le seul sera celui de se tirer la bourre avec quelques équipes (TF1, la Marine, Lafuma). Arrivée en 11ème position. Cinquième étape.
Départ de nuit, à 5 heure du mat. Nous prenons rapidement notre rythme de croisière pour se retrouver rapidement avec quelques équipes déjà bien connues, Gilles Lelièvre et Denis Brogniart, Laurence Maurin et Gilles Guellenoc, Sylvie Pinatel et Fabien De Ganay. Après une longue portion de bitume, nous bifurquons à droite avec la Marine nationale, les autres équipes continuent tout droit. Nous échangeons quelques mots et partageons notre angoisse sur le prochain point GPS (il fait encore nuit) qui se trouve de plus en plus à droite. En fin de compte, au petit jour, nous sommes contraint de couper tout droit car le point GPS est maintenant dans notre dos !!!! Finalement nous arrivons ensemble au PC et apprenons que nous sommes 8ème. Les autres ont donc pas mal jardinés… Nous restons au contact de la marine et nous nous organisons pour les relais, ou plutôt Laurence organise les choses, VTT à gauche et coureurs à droite… Finalement, les efforts pour suivre sont intenses et après avoir pris la tête, une petite baisse de régime nous est fatale et la Marine s’envole… Nous nous faisons même rattraper par d’autres équipes, Gilles et Denis, Claude et Philippe. A la fin de l’étape, TF1 est sur nos talons et nous accélérons l’allure pour ne pas nous faire doubler. Nous arrivons au sprint dans une superbe citadelle.
La deuxième étape du jour et dernière du Raid se déroule presque exclusivement sur la plage. Après un départ très moyen, nous décidons de sortir la longe, Sandrine sur le VTT et moi en courant derrière. Après avoir concéder plusieurs centaines de mètres sur les équipes habituellement à notre niveau, la nouvelle tactique commence à payer et nous rattrapons petit à petit les équipes pour les doubler à bonne vitesse, euphorie quand tu nous guette… Les Omanais, nombreux sur cet étape plus urbaine, rient aux éclats en voyant cette belle petite blonde « tirer » son mec avec une ficelle… Malheureusement, l’exercice est aussi éprouvant pour la cycliste que pour le coureur et le fin est laborieuse… nous reperdons quelques place pour finir à l’agonie juste derrière Gilles et Denis et juste devant Anne et Slim…
Deux jours de repos et une petite visite de Muscate pour terminer le voyage.
Nous retiendrons des rencontres exceptionnelles, notamment avec Laurence pour son franc parlé, sa bonne humeur, sa philosophie de la vie, avec Gilles Guellenoc pour sa gentillesse et surtout son courage pour supporter cette fille, avec Gilles Lelièvre pour son humilité.
Merci également à Anne, Slim, Fabien, Claude, Norreddine, les gars d’Air France et les échanges que nous avons eu avec eux.
Nous retiendrons également que cette course est assez éloignée de notre vision de l’aventure, trop de média, une orientation « à la machine », une omni présence de l’organisation… Par contre, si vous êtes marathonien et que vous lisez ces quelques lignes, sachez que vous avez votre place ici où la vitesse est un atout majeur… Espérons enfin que l’argent ne fasse pas partie des critères de sélections dans notre sport, autant en terme d’équipement, que d’organisation et de récompenses.
De ces expériences variées nous nous faisons chaque jour une idée plus précise de nos favoris et du format idéal. Pour nous, le Raid idéal c’est :
- pas d’assistant encore moins remplaçant…
- la possibilité de participer à deux ou à 4
- des singles, un max de singles
- du non-stop sur plusieurs jours
- de l’orientation à outrance avec de bonnes cartes et sans GPS
- de la variété dans les épreuves, voir des inédits (orientation mémo, tir à la sarbacane, orientation sous marine…)
- de minimiser le matos obligatoire
- de privilégier au maximum un équipement commun, surtout en bateau pour ne pas favoriser les équipes les plus riches
- de privilégier des récompenses utiles, du matos de qualité, des inscriptions sur d’autres raids plutôt que d’horribles coupes et des récompenses pécuniaires qui risquent de pourrir notre sport
- pas trop de roller (parce qu’on est nuls !!!)
Tous nos remerciements à l’équipe Planète Tonique et notamment à Laurent et Jean Mi pour le prêt de Gepeto (alias GPS) pendant cette semaine Omanaise !!!!